L’attachement de l’Empire à la protection de la diversité des horizons qui composent son territoire l’incitent à être présent sur tous les terrains où la biodiversité est en danger, et ils sont, hélas, nombreux. Malgré une prise de conscience médiatique certaine, la consommation mondiale d’huile de palme continue de croître et est passée de 14,6 millions de tonnes en 1995 à 61,1 millions de tonnes en 2015. Cet appétit irraisonné, dans le domaine alimentaire comme dans celui des biocarburants, pour un produit par ailleurs parfaitement superflu et remplaçable dans un contexte durable, induit une déforestation qui menace de nombreuses espèces animales et végétales au profit d’une monoculture dévastatrice dont l’une des conséquences est de multiplier le nombre d’horizons semblables.
Les autorités impériales ont pris la décision de créer un statut de citoyen d’honneur qui, contrairement à la citoyenneté éclairée et à la résidence, est indépendant de toute cognition des réalités angyalistanaises : existant sans même être sue, ne requérant pas le consentement de ses bénéficiaires, cette citoyenneté d’honneur s’incrit donc par essence parfaitement dans la Loi fondamentale angyalistanaise, en suivant le chemin exactement inverse de la citoyenneté traditionnelle. Aucun texte ne permettant de penser qu’Homo sapiens soit le seul hominidé éligible à la citoyenneté, un arrêté de S.M.I. Olivier d’Angyalistan a donc attribué cette citoyenneté honoris causa :
- aux populations d’Orangs outans de Sumatra (Pongo abelii),
- aux populations d’Orangs outans de Tapanuli (Pongo tapanuliensis),
- aux populations d’Orangs outans de Bornéo (Pongo pygmaeus),
- aux populations de Gorilles de l’Ouest africain (Gorilla gorilla),
- aux populations de Gorilles de l’Est africain (Gorilla beringei).
La citoyenneté d’honneur est créatrice de droits civiques, et emporte protection dans la limite de l’exercice concret de leur co-souveraineté par les autorités de l’Empire d’Angyalistan. Elle est performative et conséquemment opposable à toute personne informée de son attribution à un bénéficiaire ou à une collectivité de bénéficiaires, nonobstant l’éventuelle ignorance par ces derniers de leur élévation à cette condition. Ces textes, publiés au Journal officiel, permettra donc à l’Empire d’Angyalistan d’agir, ne serait-ce que symboliquement, auprès des États, des entreprises, et in fine des consommateurs dont l’action porte préjudice à ses citoyens d’honneur.